Nous avons appris en décembre dernier qu’une aide juridique de plus d’un demi-million de livres sterling a été accordée à Abou Qatada, de son vrai nom Omar Mahmoud Otham, un prêcheur jordanien d’origine palestinienne et bras droit de Ben Laden en Europe, qui est accusé de terrorisme, puis libéré de prison sous condition en novembre 2011. Cette aide accordée par la Justice britannique équivaut exactement à 515 770 livres sterling, ou 640 000 euros environ.

Une aide sans précédent pour un terroriste !

Jusqu’à aujourd’hui, c’est la plus grande somme accordée à un individu dans le même cas qu’Abou Qatada. Et ce montant tendrait encore à augmenter, dans la cadre de la bataille juridique que mène ce chef terroriste, afin d’empêcher son extradition vers la Jordanie. Chris Grayling, le secrétaire à la Justice explique « Nous ne devons jamais perdre de vue le fait que l’aide juridique est payée par le contribuable. Les coûts totaux dans certains cas semblent très élevés… ». L’aide juridique est un élément fondamental du système juridique britannique, mais les ressources ne sont pas illimitées. Ainsi, cette aide ne sera réservée qu’aux cas où un besoin réel se justifie, selon toujours ce haut responsable de la Justice britannique.

Afin d’exprimer son mécontentement, le directeur général de l’Alliance des contribuables, Matthieu Sinclair, a déclaré que l’aide juridique est là pour que chacun ait un accès égal à la justice, « mais il est révoltant de voir dans quelle mesure ce prédateur de la haine en profite ».

Un prisonnier qui coûte cher

Omar Mahmoud Otham, alias Abou Qatada est arrivé au Royaume-Uni en 1993. Il a passé une grande partie de ces dernières années en prison, avant sa libération sous condition en novembre 2011. La prison de haute sécurité où on a détenu durant 8 années Abou Qatada aurait déjà coûté 850 000 livres aux contribuables britanniques. Cette liberté conditionnelle d’Abou Qatada coûterait 100 000 livres sterling par semaine, car il porte un bracelet électronique, il ne doit quitter son domicile qu’entre 8h et 16h, et ne peut accéder à Internet ni contacter certaines personnes. Afin d’assurer cette situation, environ une soixantaine de policiers de Scotland Yard, le MI5, ainsi qu’une société de sécurité privée doivent être mobilisés avec des voitures de police identifiées devant le domicile et des agents d’intervention prêts à le suivre quand Abou Qatada quitte sa maison. Selon le ministère de l’Intérieur, les frais de justice pour son expulsion vers la Jordanie coûteraient encore 825 000 livres environ !

Les autorités britanniques ont fait appel de cette décision de la Justice de bloquer l’expulsion d’Abou Qatada vers la Jordanie. En effet, Abou Qatada y serait jugé pour deux affaires liées à la préparation présumée d’attentats, le condamnant par contumace à la perpétuité assortie de travaux forcés en 1998, et à 15 ans de prison en 2000.